Histoire du village
Un peu d’histoire sur notre village
Dès les temps préhistoriques, le site a été occupé par les hommes, comme en témoigne la découverte d’outils du Paléolithique dans le bourg, dans la grotte de Carles et sur les lieux-dits de Nadau, Mondet et Avansay.
L’étymologie de Lignan trouve son origine à l’époque gallo-romaine, elle viendrait de lignum : bois ou bien du nom dérivé d’un personnage appelé Linius.
De cette époque, on a mis au jour les vestiges d’un site potier à Cavaillac et trois fours dans le bourg prouvant l’existence d’une production céramique artisanale sur le lieu.
Des monnaies du 3ème siècle ont été trouvées sur une voie dallée près des vestiges d’un pont sur le Canterane, aux abords du chemin des Caminasses qui menait vers Burdigala.
Au Moyen-Age des monastères apparaissent : celui du Clos St Jean sous l’égide des abbayes bénédictines de La Sauve et de Ste Croix puis celui de La Ligne avec les Hospitaliers de St Jean de Jérusalem. Ce sont ces moines qui construisent l’église Ste Eulalie, au 12ème et 13ème siècle. A cette époque, l’église de Lignan a droit de baptême, mariage et sépulture pour toute la région : c’est ce qui explique la présence des tombes monolithes et des nombreux sarcophages autour de l’église ; la place actuelle du village et les alentours du cimetière ont servi de nécropole jusqu’au 15ème siècle.
Avec les abbayes citées plus haut, les seigneurs se partagent les nombreux moulins sur la Pimpine, le Carles et le Canterane ainsi que les terres de la paroisse occupées par des forêts, des céréales et des vignes.
En 1453, le seigneur de Chapelas devient co-seigneur avec le roi de la paroisse de Lignan et des terres de La Ligne et Mondet ; la famille éminente des Pontac-Chapelas aura droit de banc et de litre et l’urne funéraire de l’oncle Arnaud de Pontac, évêque de Bazas décédé en 1605, sera placée dans la crypte de l’église.
Les propriétaires de l’Isle-Fort, Seguin, Pugerin, Sentout, maisons nobles, ont souvent une charge juridique au Parlement de Bordeaux. Maurice de Sentout aura même le droit de créer une faïencerie royale sur son domaine.
La Révolution entraine une nouvelle distribution des grandes propriétés. La première séance du conseil municipal a lieu dans l’église le 27 décembre 1792 et la paroisse Ste Eulalie va devenir Lignan-de-Créon.
En 1847 sont fondés les établissements Saignes, usine de cinquante ouvriers qui fabrique jusqu’en 1934 des pulvérisateurs et soufreuses à traction animale pour le traitement de la vigne.
En 1873 est inauguré le premier tronçon de la voie de chemin de fer Bordeaux-Eymet pour acheminer la pierre des carrières de Lignan, Cénac et autres communes de l’Entre-deux-Mers nécessaire à la construction des immeubles bordelais (à Lignan, les carrières deviendront par la suite champignonnières).
Quatre ans plus tard, 60000 tonnes de pierre sont acheminées sur Bordeaux par le train et le trafic atteint 8000 voyageurs en gare de Lignan.
Vers 1900, la crise de phylloxéra va ruiner les propriétaires des grands domaines viticoles. La ligne de chemin de fer est alors un atout pour M.Bertrin, détenteur d’une solide fortune qui va bouleverser en quelques années la vie de Lignan : il rachète le château Seguin, crée un élevage porcin de trois cents bêtes primées dans toute la France, un cheptel d’une centaine de vaches laitières, un haras de chevaux de course et replante un vignoble de cent dix hectares qui produira près de quatre mille barriques de vin.
Dans les années 1930, on trouve à Lignan (qui s’appelle désormais Lignan-de-Bordeaux) des forgerons, des charrons, un maréchal-ferrant, une scierie, trois bars- restaurants, une auberge, trois épiceries et le moulin Zuera qui emploie une vingtaine d’ouvriers. L’école, construite en 1877 doit être agrandie…
De nos jours, Lignan est un village-dortoir, la plupart des Lignanais travaillant dans l’agglomération bordelaise. L’usine Saignes a cédé la place à un parking. La voie ferrée a été aménagée en une piste cyclable appréciée des Bordelais pour son cadre champêtre. La gare est devenue le ‘’Bistrot de la Pimpine’’ où il fait bon s’arrêter. Mais on peut toujours voir les vestiges du passé dans le musée. Pour le plaisir de tous, les châteaux présentent à la dégustation leurs vins blancs, rosés et rouges.
Extrait du livre « Lignan, tout au long des chemins, le passé retrouvé » Annie Lestonnat
Lignan aujourd’hui
Notre joli village de Lignan de Bordeaux se situe à 15 km au Sud-est de Bordeaux sur le circuit de l’Entre-Deux-Mers. Lignan est une commune rurale d’une superficie de 894 hectares, peuplée de presque 750 habitants. Le village s’étend sur les coteaux de la rive droite de la Garonne. Le bourg, dominé par son église romane, est situé dans la délicieuse vallée très ombragée du ruisseau de la Pimpine.
Jadis, Lignan était une commune exclusivement agricole. Il y existe encore de nombreuses propriétés viticoles de taille importante, dont certaines possèdent un passé chargé en histoire. Malgré l’identité agricole et viticole de Lignan, la majorité de ses habitants exercent leur profession dans la communauté urbaine de Bordeaux, mais retrouvent chaque soir un environnement champêtre et boisé.
Lignan : un lien permanent avec le passé
Le passé de Lignan est riche en sites historiques et archéologiques entretenus par des particuliers, bénévoles ou la municipalité.
Un abri préhistorique, découvert en 1965, des tombes monolithes datant du 11ème siècle (sur la place Roland Jaubert) et son église romane du 12ème siècle tracent l’histoire de ce village à travers les âges. Du château l’Islefort (début de construction 16ème siècle), en passant par le château de La Ligne (17ème et 18ème), jusqu’aux châteaux de Puyguérin (construit en 1857) et de Seguin (19ème) toutes sont des bâtisses d’exception, construites de matières nobles, typiques de la région.
Ces domaines, entourés de vignes, de bois et de pâturages, gardent en mémoire ce lien privilégié entre les hommes et la nature.
L’église Sainte Eulalie
Ce bel exemple d’église romane datant du XIIème est aujourd’hui vide de mobilier d’origine, mais très riche en sculptures, modillons et chapiteaux ouvragés. Elle est classée monument historique. On y trouve aussi les blasons de familles seigneuriales ayant participé aux restaurations anciennes de l’église (La Ligne, Pontacq et Chapelas en particulier). Autre richesse du lieu : des peintures murales datées des XVème et XIème siècle.
Sources sites internet :
https://sahcc33.net
(Société Archéologique canton de Créon)
www.actuacity.com/lignan-de-bordeaux_33360/monuments/
(Listing : monuments historiques de Lignan de Bordeaux)
Sources textes
« l’entre-deux-mers à la recherche de son identité » Société Archéologique de Lignan, Office de tourisme.